Chers tous,
Tout d’abord nous vous souhaitons une excellente année 2022. Masqués ou pas, nous sommes certains que vous abordez ces nouveaux moments avec le sourire.
Alors que l’on sait que toutes les mers du monde seront agitées, une fois encore il s’agira de garder le cap.
Cette semaine nous avons donc dépassé la barre des 800 abonnés à Dimanche Seven. L’idée est de continuer à croître avec constance.
Amitiés, prenez soin de vous,
Grégory & Sacha
Jean Michel Basquiat - “In This Case” — vendu cette année par Giancarlo Giammetti (du groupe Valentino) pour 93 millions de dollars chez Christie’s.
Image provenant de © Wikipedia, ainsi que le petit texte ci-dessous.
In This Case is a painting created by American artist Jean-Michel Basquiat in 1983. The artwork, which depicts a skull, is among the most expensive paintings ever purchased. In May 2021, it sold for $93.1 million at Christie's New York, the second highest auction record by Basquiat.
💸 Bitcoin’s ‘One Percent’ Controls Lion’s Share of the Cryptocurrency’s Wealth (Wall Street Journal, 201221)
Par Paul Vigna
0,01% des détenteurs de Bitcoin contrôlent 27% de la masse monétaire en circulation - c’est à dire que les 10K plus gros détenteurs détiennent 5 millions de bitcoins, soit près de 232 milliards de dollars.
Cette statistique est le fruit du travail de Antoinette Schoar (MIT) et Igor Makarov (LSE). A titre de comparaison, aux Etats-Unis, ce sont les 1% de ménage les plus riches qui détiennent près d’un tiers des richesses.
Cette hyperconcentration est paradoxale : depuis sa création en 2008, le bitcoin s’est popularisé. Elle s’explique en réalité par l’explosion des coûts de minage.
“The costs of mining have become so high that only a small group of enterprise-level firms can afford to do it.”
Il en résulte deux conséquences :
“First, it makes the entire bitcoin network more susceptible to systemic risk. Second, it means the majority of the gains from the rising price and increased adoption go to a disproportionately small group of investors.”
Ainsi, Schoar et Makarov caractérisent le bitcoin comme un actif surtout échangé par des investisseurs professionnels.
“Transactions between exchanges and trading desks comprised roughly 75% of total volume of transactions, they said.”
🎬 Streaming wars drive media groups to spend more than $100bn on new content (Financial Times, 291221)
Par Anna Nicolaou et Christopher Grimes
Les huit principaux groupes de médias américains projettent d’investir près de 115 milliards de dollars dans la production de nouveaux contenus pour leurs plateformes de streaming en 2022.
Il ne s’agit toujours pas d’une activité rentable pour la plupart d’entre elles, mais une dynamique de winner takes it all s’est enclenchée.
“There is no turning back,” said media analyst Michael Nathanson of MoffettNathanson. “The only way to compete is spending more and more money on premium content.”
A titre d’exemple, Disney va accroître son investissement dans le streaming de 40% en 2022 (pour atteindre 23 milliards de dollars) afin notamment de produire un remake de Pinocchio (avec Tom Hanks).
La crainte du marché est que dans l’ensemble, le streaming ne soit jamais profitable. Netflix prévoit d’être pour la première fois break-even en 2022. C’est encore plus difficile pour les acteurs traditionnels.
“For more traditional media companies, however, the transition from traditional television and movies to streaming “has been significantly dilutive to [profit] margins”, Morgan Stanley noted recently. “The market is increasingly concerned there is no pot of gold at the end of this rainbow,” the bank’s analysts said.”
Le défi est d’autant plus difficile à relever que les investissements massifs ont entraîné une inflation des coûts.
“Finding locations to film in Los Angeles has become difficult. Sound stages, historically a niche form of real estate, have attracted investments from private equity groups Blackstone and TPG.”
💆🏻♂️ Better Living Through Stoicism, From Seneca to Modern Interpreters (New York Times, 281221)
Par Molly Young
Ce bel article de Molly Young invite à vivre selon quelques principes basiques du stoïcisme - pour faire face aux épreuves, qu’elles soient personnelles et légères (des travaux dans son immeuble qui font trop de bruit) ou collectives et lourdes (la pandémie).
The proper way to respond to catastrophe, the Stoics will tell you, is to perceive it as a training exercise. Or, as Seneca put it: “Disaster is virtue’s opportunity.”
Grossièrement, il s’agit pour un stoïque :
(i) de passer sa vie à poursuivre la vertu, ou l’excellence du caractère (il s’agit d’un but en soi, mais la vertu nous rend par ailleurs heureux) ;
(ii) de développer une forme d’affection familière pour ses semblables (ce qui implique de ne pas se prêter au jeu des rumeurs et des médisances) ;
(iii) d’imaginer tous les évènements graves qui pourraient advenir (y compris la mort) pour s’y préparer - mais pas de manière obsessionnelle, simplement sur le mode de l’exercice ;
(iv) distinguer, parmi les choses, celles que nous contrôlons de celles que nous ne contrôlons pas.
Du point de vue pratique, l’approche stoïque implique d’être plus attentif à sa propre vie. Il est notamment recommandé de procéder, chaque soir, à une revue minutieuse de sa journée.
“Stoicism is also a protocol of attentiveness, which makes it an attractive remedy for those who feel absented and estranged from themselves or the world. To the Stoics, lack of attentiveness amounted to psychological slavery.”
Les interprètes modernes du stoïcisme, qui en dérivent une forme de développement personnel, sont nombreux. Mais Molly Young recommande de revenir à Epictète et surtout à Sénèque.
When I first read Seneca in translation a few years ago, what I noted was less the content than the easygoing conversational style. I loved how he ended all of his dispatches with the word “Farewell” (vale in Latin), and it occurred to me at the time that “farewell” would make a nice email valediction, offering more warmth than a simple dash and communicating politeness without the formality of “best” or the mawkishness of “sincerely” or the overpromise of “yours.”
📈 En 2021, des Bourses à leurs niveaux historiques (Le Monde, 301221)
Par Joël Morio
Malgré le Covid, les marchés ont été portés par la reprise et stimulés par les aides d’Etat.
Le CAC40 a gagné 30% en 2021, dépassant ainsi son plus haut niveau d’il y a vingt et un ans, ce qui reflète surtout la hausse des valeurs du luxe (+76% pour Hermès ; +42% pour LVMH), du secteur bancaire (+77% pour la Société générale ; +40% pour BNPP), et des sociétés cycliques dont le résultat est puissamment corrélé à l’activité économique dans son ensemble (Saint-Gobain, +63%).
Le S&P 500 a enregistré plus de 27% de hausse sur la même période - et le Nasdaq 100, 28% (ce qui reflète l’explosion des usages technologies pendant les confinements).
Les bourses des marchés émergents ont plutôt stagné ou reculé : +4% pour l’indice composite de la Bourse de Shangaï, qui pâtit des ajustements réglementaires de Pékin sur quelques grands groupes et de la crise de dette du géant immobilier Evergrande.
En 2022, une politique monétaire légèrement plus restrictive et des tensions sur les prix des matières premières, les salaires, et les chaînes d’approvisionnement pourraient freiner les marchés. Pour autant, pas de krach en vue.
⛪ Anti-apartheid hero Archbishop Desmond Tutu dies aged 90 (The Guardian, 261221)
Par Jason Burke
L’archevêque sud-africain Desmond Tutu est décédé le 26 décembre à 90 ans. C’était un géant de la lutte contre l’Apartheid, décrit comme la conscience morale de son pays. Il avait reçu le prix Nobel de la paix en 1984.
Il fut nommé à la tête de la commission Vérité et Réconciliation instituée par Nelson Mandela, où il accomplit un travail d’écoute et de synthèse extraordinaire pour guider l’Afrique du Sud vers une ère plus apaisée.
Il lui fut rendu hommage par Miles Davis, qui enregistra en 1986 un album - magnifique - sobrement intitulé Tutu, en collaboration avec le génial bassiste Marcus Miller.